United States or Palestine ? Vote for the TOP Country of the Week !


Pas d'extravagances, reprit le marquis avec cet effroyable sang-froid qu'ils avaient tous. Entendons-nous: tu as du courage pour tuer un ours ou un sanglier; mais pour tuer un homme, tu as trop d'idées sentimentales et philosophiques dans la tête. Cela se peut, répondit Leoni en se rasseyant, cependant je ne sais pas. Tu ne veux donc pas jouer

Cependant je me calmai et je fis de moins folles réflexions. Je m'avouai que la guérison de Juliette faisait des progrès bien lents, et que, malgré tous les sacrifices que la reconnaissance lui avait arrachés en ma faveur, son coeur était presque aussi malade que dans les premiers jours. Ces regrets si longs et si amers d'un amour si misérablement placé me semblaient inexplicables, et j'en cherchai la cause dans l'impuissance de mon affection. Il faut, pensai-je, que mon caractère lui inspire quelque répugnance insurmontable qu'elle n'ose m'avouer. Peut-être la vie que je mène lui est-elle antipathique, et pourtant j'ai conformé mes habitudes aux siennes. Leoni la promenait sans cesse de ville en ville; je la fais voyager depuis deux ans sans m'attacher

Je le hais et je le méprise! m'écriai-je. est-il? Je veux lui faire sentir la honte d'une si lâche poursuite et d'une si odieuse vengeance... Mais que peut-il contre toi, Leoni? n'es-tu pas tellement au-dessus de ses attaques qu'un mot de toi ne le réduise en poussière? Ta vertu et ta force ne sont-elles pas inébranlables et pures comme l'or? O ciel! je devine: tu es ruiné! les papiers que tu attends n'apporteront que de mauvaises nouvelles. Henryet le sait, il te menace d'avertir mes parents. Sa conduite est infâme; mais ne crains rien, mes parents sont bons, ils m'adorent; je me jetterai

Leoni vint m'embrasser une heure après; il avait l'air agité, mais content, comme s'il venait de remporter une victoire. Je te quitte pour quelques heures, me dit-il; je vais faire préparer ton nouveau gîte: nous y coucherons demain soir.

Joueur! dit ma mère, cela est fort vilain. Oh! reprit M. Delpech, c'est selon. Quand on en a le moyen! Au fait!... dit ma mère; et cette observation lui suffit. Elle ne s'inquiéta plus jamais de la passion de Leoni pour le jeu.

Leoni, sans l'écouter, ouvrit une fenêtre et tomba dans la rêverie, tandis que le marquis écrivait. Quand il eut fini, il l'appela.

Le lendemain matin on me trouva étendue sur le tapis, raide et glacée comme par la mort; j'eus une fièvre cérébrale. Je crois que Leoni me donna des soins; il me sembla le voir souvent

Leoni me pria d'appeler les femmes; j'obéis et posai doucement la tête de la princesse sur un coussin. Mais quand je fus au moment de franchir la porte, je ne sais quelle force magnétique m'arrêta et me força de me retourner. Je vis le marquis s'approcher de la malade comme pour la secourir; mais sa figure me sembla si odieuse, celle de Leoni si pale, que la peur me prit de laisser cette mourante seule avec eux. Je ne sais quelles idées vagues me passèrent par la tête; je me rapprochait du lit vivement, et, regardant Leoni avec terreur je lui dis: Prends garde, prends garde!... A quoi? me répondit-il d'un air étonné. Le fait est que je ne le savais pas moi-même, et que j'eus honte de l'espèce de folie que je venais de montrer. L'air ironique du marquis acheva de me déconcerter. Je sortis et revins un instant après avec les femmes et le médecin. Celui-ci trouva la princesse en proie

L'hiver arriva; nous avions fait le projet d'en supporter les rigueurs plutôt que d'abandonner notre chère retraite. Leoni me disait que jamais il n'avait été si heureux, que j'étais la seule femme qu'il eût jamais aimée, qu'il voulait renoncer au monde pour vivre et mourir dans mes bras. Son goût pour les plaisirs, sa passion pour le jeu, tout cela était évanoui, oublié

Voyons, dit Leoni d'un air attentif en se penchant sur la table. Sa figure avait une expression effrayante de doute et de persuasion. Je n'en vis pas davantage. Mon cerveau était épuisé, mes idées se confondirent. Je retombai dans une sorte de léthargie.