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Et, d'après ce que vous dites, il semblerait que vous auriez profité de votre position comme fille du geôlier et que vous auriez communiqué avec lui pour cultiver des fleurs? Oui, monsieur, murmura Rosa éperdue; oui, je suis forcée de l'avouer, je le voyais tous les jours. Malheureuse! s'écria M. van Herysen. Le prince leva la tête en observant l'effroi de Rosa et la pâleur du président.

Il plia lentement le papier, laissant son regard plonger avec sa pensée dans cet abîme sans fond et sans ressource qu'on appelle le repentir et la honte du passé. Bientôt relevant la tête avec effort: Allez, M. Boxtel, dit-il, justice sera faite, je l'ai promis. Puis au président: Vous, mon cher M. van Herysen, ajouta-t-il, gardez ici cette jeune fille et la tulipe. Adieu.

Van Herysen, se faisant faire place au milieu des domestiques effarés, vint s'incliner, se prosterner presque devant le nouvel arrivant, qui causait toute cette rumeur. Monseigneur, s'écria-t-il, monseigneur, Votre Altesse chez moi! honneur éclatant

Oh! monsieur! monsieur! insista Rosa. Seulement, mon enfant, continua van Herysen, comme vous êtes jolie, comme vous êtes jeune, comme vous n'êtes pas encore pervertie, recevez mon conseil. Soyez prudente en cette affaire, car nous avons un tribunal et une prison

C'était un bon petit homme au corps grêle, représentant assez exactement la tige d'une fleur dont la tête formait le calice, deux bras vagues et pendants simulaient la double feuille oblongue de la tulipe, un certain balancement qui lui était habituel complétait sa ressemblance avec cette fleur lorsqu'elle s'incline sous le souffle du vent. Nous avons dit qu'il s'appelait M. van Herysen.

En même temps aussi tombait aux pieds du président van Herysen un autre homme frappé d'une émotion bien différente. Boxtel, anéanti sous la ruine de ses espérances, venait de s'évanouir. On le releva, on interrogea son pouls et son cœur; il était mort. Cet incident ne troubla point autrement la fête, attendu que ni le président ni le prince ne parurent s'en préoccuper beaucoup.

Je vous en supplie, monsieur, faites venir ici, devant vous et devant moi, ce M. Boxtel, que je soutiens, moi, être M. Jacob, et je jure Dieu de lui laisser la propriété de sa tulipe si je ne reconnais pas et la tulipe et son propriétaire. Pardieu! la belle avance, dit van Herysen. Que voulez-vous dire? Je vous demande ce que cela prouvera quand vous les aurez reconnus?

Et il se précipita vers son antichambre, sans plus se préoccuper de Rosa qu'il laissa dans son cabinet. À peine arrivé dans son antichambre, M. van Herysen poussa un grand cri en apercevant le spectacle de son escalier envahi jusqu'au vestibule.

Cher M. van Herysen, dit Guillaume d'Orange avec une sérénité qui, chez lui, remplaçait le sourire, je suis un vrai Hollandais, moi, j'aime l'eau, la bière et les fleurs, quelquefois même ce fromage dont les Français estiment le goût; parmi les fleurs, celles que je préfère sont naturellement les tulipes. J'ai ouï dire

Nous avons vu que Rosa et la tulipe, comme deux sœurs et comme deux orphelines, avaient été laissées, par le prince d'Orange, chez le président van Herysen. Rosa ne reçut aucune nouvelle du stathouder avant le soir du jour elle l'avait vu en face. Vers le soir, un officier entra chez van Herysen; il venait de la part de Son Altesse inviter Rosa